Taghazout Bay résiste aux chocs
A l’heure où l’activité touristique peine à trouver son équilibre à l’échelle internationale, Taghazout confirme sa résilience. La montée des tensions géopolitiques ralentit, aujourd’hui, l’élan de reprise tant attendu dans cette industrie, notamment après les pertes conséquentes qui ont été engendrées par la crise sanitaire. La conjoncture actuelle fait perdre une fois de plus à […]

A l’heure où l’activité touristique peine à trouver son équilibre à l’échelle internationale, Taghazout confirme sa résilience. La montée des tensions géopolitiques ralentit, aujourd’hui, l’élan de reprise tant attendu dans cette industrie, notamment après les pertes conséquentes qui ont été engendrées par la crise sanitaire.
La conjoncture actuelle fait perdre une fois de plus à des segments touristiques prometteurs des flux importants de clientèle. Et pourtant certaines destinations résistent à ces chocs exogènes et ce grâce à leur agilité. La station de Taghazout Bay en est une. En effet, l’intelligence collective mobilisée au sein de la station ainsi que la pluralité des segments de cette destination sont considérés comme un levier pour contourner les moments de crises. «Taghazout Bay a pour avantage d’être la seule destination avec cette possibilité de synergie entre les différentes composantes. Nous n’avons pas de concurrence mais plutôt une complémentarité», souligne à ce propos Mohammed Cherkaoui Eddeqaqi, directeur général de la Station d’aménagement et de promotion de la station Taghazout (SAPST). Et de rappeler: «Taghazout Bay joue un rôle central en tant que destination touristique inclusive et intégrée qui accompagne de manière effective la future vocation de toute la région en tant que pôle touristique et renforce son attractivité».
La complémentarité, levier de résilience
La gestion de la station s’articule autour d’une approche intégrée impliquant ainsi l’ensemble des parties prenantes dans une démarche fédératrice ayant pour mots d’ordre «concertation et complémentarité». La large palette d’offres proposée dans la station permet de compenser d’éventuelles pertes dues à des facteurs conjoncturels et renforce par conséquent l’attractivité de la destination. Ce modèle de gestion a fait ses preuves au lendemain de la crise sanitaire. La station s’est engagée dans une relance progressive capitalisant en premier lieu sur les touristes nationaux, qui constituent actuellement 50% de la clientèle de la destination sur toute l’année, avant de s’ouvrir sur une large clientèle internationale, notamment après la réouverture des frontières. Au-delà du volet balnéaire, la destination a, par ailleurs, renforcé ses capacités dans d’autres segments, notamment le tourisme d’affaires. A l’heure actuelle, une «task force » est constituée au niveau de toutes les composantes touristiques de la station. La finalité étant d’élaborer une stratégie pour diversifier la clientèle de Taghazout Bay en ciblant non seulement de nouveaux marchés mais également ceux qui étaient phares sur la station. Citons en l’occurrence le marché suisse, le marché britannique et le marché scandinave.
Taghazout en lumière pour les fêtes de fin d’année
Pour promouvoir davantage la destination, notamment en cette période de fin d’année, les opérateurs de la station favorisent actuellement des « Fam Trip » dans les différentes unités d’hébergement de Taghazout Bay.
Il s’agit en effet de voyage de courtoisie offert par les opérateurs aux agents de voyages des marchés ciblés pour leur permettre de vivre l’expérience Taghazout et se familiariser avec la destination avant de la commercialiser à plus grande échelle. D’autant plus que la station se prépare à lancer un dispositif varié à l’occasion des fêtes de fin d’année. Les célébrations de cette année tenteront de mettre « Taghazout en lumière ». L’idée étant de créer une dynamique entre le village et les hôtels existantes pour que la bande côtière de Taghazout, de 4,5 kilomètres de plage, puisse être fréquentée aussi bien par les estivants que par les habitants des villages avoisinants. Les hôteliers se penchent actuellement sur la préparation d’un programme de neuf jours apportant de nouvelles animations à cette station.
« Le programme d’animation a démarré depuis longtemps avec une accélération l’année dernière», fait savoir Nadja Arsalane, directrice Marketing communication et commercialisation à la SAPST. Et de préciser : «L’idée étant de créer une synergie avec l’ensemble des hôteliers de la destination». Pour ce faire, un comité de pilotage est mis en place pour la conception d’un contenu d’animation qui puisse fidéliser les clients et désaisonnaliser la station afin de faire remplir les hôtels durant les phases creuses de l’année. L’animation comprend trois volets, à savoir la mise à niveau des activités au sein de la station et des hôtels. « Il y a un certain nombre de thématiques qu’il faudra renforcer dans la destination, notamment la partie infrastructure à travers la valorisation du centre d’Argan, le Skate Park ainsi que l’académie de surf », peut-on relever de Mme Arsalane. Parmi les volets à renforcer davantage on note par ailleurs la partie gastronomique ainsi que l’axe du tourisme d’affaires (MICE).
Taghazout, un chantier à ciel ouvert
Exploitation. Depuis sa création en 2011, SAPST veille sur le développement de la station en œuvrant de concert avec l’ensemble des parties prenantes à faire de Taghazout une «destination balnéaire d’exception». Pari réussi puisque la destination draine des signatures hôtelières de renom. En effet, des chaînes internationales ont choisi de s’implanter au niveau de la station. On note dans ce sens la présence de sept enseignes internationales dont un hôtel associé à une composante résidentielle (RIPT) et hôtel autour du concept de village de surf, soit une capacité de 3.300 lits, et ce hors l’offre résidentielle de plus de 1.000 unités (villas et appartements), composée de résidences fermées et sécurisées autour du golf. La capacité litière à l’horizon 2024 devrait atteindre 4.600. L’offre hébergement de la station sera consolidée avec l’ouverture début 2025 d’un hôtel Marriott qui se veut l’avant-dernière composante touristique front de mer de la station. La dernière composante n’est autre que l’éco-Resort. Cette infrastructure de 54 hectares fait l’objet de pourparlers entre la SAPST et des investisseurs potentiels que cela soit pour un co-développement ou une cession du terrain. De même, un golf de 18 trous est en cours de développement, et ce en plus du golf 27 trous déjà existant au niveau de la station. Bien que les travaux de ce projet devraient être lancés en 2025, sa réalisation est conditionnée par la montée en charge de la station de traitement des eaux usées financée à hauteur de 50% par la SAPST.
Pour ce qui est des zones de connexion, la SAPST se penche actuellement sur la commercialisation de celle d’Aourir.
L’idée étant de doter ce périmètre de toute l’infrastructure qui accompagnera le développement de la station, notamment des boutiques hôtels, des 4 étoiles, une clinique privée, une école, un centre socioculturel et d’autres équipements publics. L’éclatement des titres se fera dans les jours à venir permettant ainsi aux investisseurs d’entamer les démarches administratives y afférentes et de contractualiser par rapport à des délais de développement qui devraient s’articuler autour de 36 mois. Cette démarche sera par ailleurs dupliquée au niveau de la zone Taghazout. Il est à souligner que SAPST aménage actuellement une enveloppe de contribution de 20 millions de dirhams pour les deux zones. Quant à Tawenza Square, la SAPT collabore avec AMS Africa pour établir un plan de «merchandising».
L’ambition étant de commercialiser d’ici l’année prochaine la moitié des 44 commerces prévus dans ce centre. La SAPT aspire à travers ce projet à créer un parcours vivant qui puisse connecter la route à la plage.